Je pratique le dessin et privilégie le papier pour son caractère fragile. J’utilise principalement le fusain car c’est un outil accessible et proche du corps. Il porte avec lui les traces de l’art pariétal mais aussi du dessin académique, pour autant, il est toujours très contemporain. De nombreux gestes sont permis. On peut tracer, frotter, remplir, retirer, écraser, mélanger, recommencer. Cette technique offre un rapport immédiat à la matière. J’en ajoute, je gomme, et je recommence. Je procède ainsi par couches successives, par strates. L’image rejoue l’expérience, la mémoire, les perceptions.
Je me penche actuellement sur la représentation de la nature et du vivant. Quels points de vue adoptons-nous pour les observer ? Comment avons-nous appris à les regarder ? Quelles sont les images qui bercent et forgent nos sensations et comment pouvons-nous être encore déstabilisés par le dessin ?
Intéressée notamment par la pratique du dessin d’Henri Cueco et par son rapport à « son pays », je m’interroge aussi sur notre relation à notre environnement proche et à la fabrique de la notion de paysage. Aussi, les propos de l’anthropologue Philippe Descola font partie de ce qui anime mes questionnements quant à la nature de l’image que je produis et aux filiations artistiques occidentales que je porte. En dessinant, je donne une forme et un sens à ce qui m’entoure mais ne figure que ce j’en perçois ou imagine.
Pour produire mes dessins, je prends des notes, réalise des croquis ainsi que des photographies. Une fois imprimées, puis photocopiées, des images différentes et dépendantes des réglages de la machine, voire de mauvaises manipulations, me servent de base au dessin. Je dessine à la fois le souvenir d’une expérience du terrain mais aussi une interprétation d’une image pour ce qu’elle est.
Les dessins dévoilent des espaces contraires : une composition mêlée à une part d’imprévisible et d’aléatoire. Les images, au format maîtrisé, sont orchestrées selon une notion de grille mais laissent aussi la part belle au hasard, au geste qui fouille les plis et essaye de s’approcher au plus près de l’organique. Le pli est d’ailleurs une représentation qui m’est chère, pour laquelle je me réfère notamment à Henri Michaux et La vie dans les plis. En dessin, c’est la part d’ombre qui se dérobe, la lumière vers laquelle on creuse, c’est le vide que l’on remplit et le plein qui se dévide. Et cette agitation est captivante.
Enfin, attachée à l’univers du roman graphique et de la bande dessinée, je suis attirée par ce qu’il se passe d’une vignette à l’autre et dans l’espace entre les cases. Je m’intéresse de la même manière à ce que provoquent certains enchaînements de plans au cinéma. Je travaille donc toujours par séries, avec un récit qui se construit au fur-et-à-mesure et je cherche ensuite à mettre en regard les dessins, à retrouver une forme de mouvement dans leur lecture. Cela me permet d’interroger les liens qui se construisent en les juxtaposant ainsi que notre capacité à nous projeter d’un plan à l’autre.
Lien vers le PORTFOLIO
Formation
Master II arts plastiques, Université Jean Monnet, Saint-Étienne
Master illustration, Académie Royale des Beaux-arts de Liège, Belgique
DUT information communication, IUT Nancy-Charlemagne
Expositions
2023 :
Octobre – Lyon Art Paper
Septembre – Résidence recherche accrochage, Ici coulent les cailloux, Le plongeoir, Lyon
Juillet – septembre – Arbres enchantés, l’espace enchanté, La Châtaignière, Yvoire, Haute-Savoie
2022 :
Résurgences, Galerie La Praye, Fareins, Ain. Dans le cadre 12/12/12 avec la MAPRAA, résonnance biennale de Lyon
2020 :
Noirs, La Menuiserie, Lyon
natures mortes, La nouvelle Manufacture, Saint-Martin-De-Valamas
2019 :
Peaux mortes, MAPRAA, Lyon
Eros, 59 rue Rivoli, exposition collective, Paris
On ne lèche plus les timbres, la Maison du gardien, exposition collective, Valence
Silences, exposition collective et féminine avec le collectif Combinaisons, salle des cimaises, Saint-Etienne. Exposition de R3 – air / aire / ère.
2018 :
Sculptura 2018, Villa Balthazar, Valence, 2018
Exposition collective, Galerie Les frangine, Toulon, 2018
190 x 90, exposition collective, Le Plongeoir, Lyon, 2018
Création du collectif « J’essaie d’y penser en m’endormant dans la voiture »
2017 :
EROS – Exposition collective
Iodine, dessins à l’encre de chine, pigments blancs sur papier teinté
– Centre d’art Espace Chabrillan, Montélimar
– Salle Jeanne de Flandreysy, Valence
2015 – 2016 :
Mise en plis – Marées chaudes
Dessins à la pierre noire, craies et crayons graphite et gouache, exposition collective avec Alexandra Bruyère (Textes).
– Festival Les Itinerrances des poissons rouges, au Beau Garage, Valence
Murmures
Dessin et photographie, exposition collective avec Floriane Desseigne.
– L’allégro, Miribel, Ain
– Bibliothèque Municipale, Lyon 3e
– Galerie La Baleine Bleue, La Valbonne, Ain
Picturing Jungle
Dessins à l’encre de chine et crayon graphite.
– Ninkasi Gerland, Lyon 7e
Mes très Chères
Dessin couture et photographie, exposition collective avec Floriane Desseigne.
– Association 101 marches, Lyon 4e
– Café Cousu, Lyon 1e
2014 – 2015 :
R³ – air / aire / ère
Dessin, photographie et installation sur les thèmes du cancer du sein et de la (re)connaissance du corps, exposition collective avec Floriane Desseigne.
– MJC Jean Macé, Lyon 7e
– Ecole ESSSE, Lyon 9e
Les Nues
Exposition de dessin à l’encre et à l’aquarelle.
– association Hostel Beaux-arts, Le Tout petit Bar, Lyon 1e
– Bar Le Baryton, Lyon 1e
– Restaurant Le Lafayette, Lyon 1e
– Restaurant La cascade, Saint-Geny-les-Ollières, Rhône
2010 :
« Et pourtant ils y vont… »
Dessins à l’encre de chine et couture.
– galerie Le Hangar, Liège, Belgique